Souvenirs de voyage
18.12.2011 - Francine Reuter a participé au centième voyage d'Alpidio Balbo au Bénin, durant le mois de Novembre. Elle nous a envoyé ces réflexions.
Que reste-t-il de ce voyage? La première impression découle d'une comparaison entre les pauvres d'occident et les pauvres béninois. Les uns et les autres courent après les petits luxes qu'ils peuvent se permettre mais ce qui m'a frappé c'est la joie de vivre que j'ai trouvé partout, dans les rues des villes ou dans les villages, au Bénin. Chez nous cette joie, ces sourires ont disparu, nous sommes devenus les esclaves du temps et de nos prétentions, eux ne le sont pas encore.
J'ai été profondément touchée par les personnes qui ont entouré le groupe en voyage comme Bachirou, notre chauffeur, homme à tout faire, qui résout tous les problèmes et évitent les pires situations avec un calme ''énergique'' et une décontraction ''joyeuse'' difficiles à trouver en Europe. J'ai apprécié aussi ses attentions aux enfants autour de lui, aux personnes en danger le long de la route. Il est connu et reçu avec le sourire partout où on passe, et lui qui est musulman se trouve toujours à son aise dans toutes les ambiances catholiques où il nous conduit!
La maison Saint Isidore à Parakou est le siège du GMM au Bénin: quand on arrive là, aussi bien la première fois qu'au retour des déplacements, on s'y sent à la maison et Biba et Joseph en sont les deux âmes sœurs. Biba est pleine de gentillesses et d'attentions pour tout le monde et elle nous cuisine avec plaisir de succulents mets béninois avec des touches à l'italienne dont elle est parfaitement maître et qui mettent ''la cerise sur le gâteau''...
Quant à Joseph c'est l'ange gardien de la maison, très discret mais qui répond toujours présent quand on l'appelle. Il mène sa vie à l'envers depuis de nombreuses années déjà et qu'il y ait quelqu'un dans la maison ou non, lui, de nuit, est toujours là et ne dort pas mais fait la garde!!!
Une autre personne qui m'a profondément touchée est le roi des Bariba rencontré à Bagou lors de l'inauguration de la classe d'informatique au collège. Il était présent à la cérémonie avec tous les notables du village et les parents d'élèves. Toujours entouré par deux ou trois personnes, il portait une longue tunique, sa barbe blanche et des yeux profondément bons font de lui une personne hors du commun. Lors du repas que nous avons partagé, il a pris la parole et il nous a dit qu'il nous remerciait profondément pour avoir donné la possibilité aux enfants de son village de s'ouvrir au monde, de devenir mois ignorants et s'élever par rapport aux adultes qui, comme lui, sont pour la plupart analphabètes. Selon lui, c'était essentiel pour donner un futur, une continuité au village.
J'ai eu envie de lui dire qu'il n'avait rien d'un analphabète et que si nous apportions la technologie de la civilisation moderne sur ses terres, j'avais la sensation que lui aurait pu nous apprendre bien des choses que nous avons perdu depuis la nuit des temps.
Il y en a bien d'autres qui m'ont laissé au cœur des souvenirs que je n'oublierai pas: La joie des enfants, la danse des jeunes filles qui nous ont fait fête quand nous sommes passés dans leur centre et partout j'ai rencontré des gens solidaires, simples qui travaillent ensemble pour donner la santé, la culture, une famille à ceux qui n'en n'ont pas. L'énergie était à l'ouverture et à l'écoute de l'autre et bien sûr il y a des faux pas, des personnes qui en profitent ou qui prétendent mais, au-delà des faiblesses humaines qui font partie de chacun de nous, il régnait un ''esprit sain'' qui m'a contaminée et qui me laisse au cœur une grande envie d'y retourner et de me retrousser les manches et faire ce que je peux pour contribuer à mettre les plus pauvres et les plus démunis debout et leur donner la liberté de marcher sans peurs et sans attachements vers leur destin dans le plus profond respect pour leurs racines.
Un tout grand merci au GMM pour m'avoir donné cette occasion!
Francine
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